Love Apart (Paris et Aachen, 2001)

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Cette installation vidéo (double projection sur paravent de verre) a été présentée en décembre 2001 et janvier 2002 au Ludwig Forum d'Aachen (Aix-la-Chapelle, Allemagne), dans le cadre du “Programme à la Carte” proposé par l’AFAA.


Entretien avec Brent Klinkum, commissaire de l'exposition (extrait du catalogue édité pour l’occasion)

Brent Klinkum : Pourquoi avez-vous choisi comme surface de projection un paravent de verre, un objet qui divise l’espace entre public et privé ?
Cendrillon Bélanger : Je travaille beaucoup sur le thème de l’amour, sur les histoires entre les hommes et les femmes. Le paravent me permet de les unir tout en les séparant. Je fais deux projections, l’espace de l’homme, et celui de la femme, chacun fragmenté en quatre mais filmé au même endroit en caméra fixe. Le couple se cherche, se croise, sans jamais se rencontrer vraiment. Le paravent évoque aussi l’intimité : on le retrouve souvent dans les chambres. Celui-ci est en verre pour que la surface soit transparente, car je souhaite que les spectateurs puissent se trouver d’un côté ou de l’autre, et que leurs ombres se projettent sur l’œuvre quand ils passent. D’autre part, “écran” en anglais se dit aussi “divider”, le diviseur. La structure de l’écran-paravent va porter toute la vidéo, mais le son est également très important.
Brent Klinkum : Votre installation montre des couples dans une unité de lieu et un décalage du temps. Quel est l’intérêt de ce décalage et du ralenti ?
Cendrillon Bélanger : Même si je filme des couples, l’idée était de montrer l’impossibilité de la rencontre. Grâce à ce paravent, les couples vont se rencontrer, alors que j’ai filmé chacun des protagonistes séparément. Ils vont se croiser grâce à la structure du paravent, mais sans jamais se retrouver tous les deux ensemble. Jamais ils ne vont pouvoir se toucher réellement. C’est l’image qui va créer l’illusion d’une rencontre. (...) À force de travailler avec des gens amoureux, je me suis rendu compte que c’était la chorégraphie qui m’intéressait (…). Dans Isabelle et la Seine par exemple, grâce au ralenti, pendant 14 minutes — soit 7 minutes filmées —, j’avais sous les yeux le ballet d’une femme amoureuse. Les gestes sont incroyablement chorégraphiés par le ralenti. Dans Love Apart, le visage des gens n’est pas très important. On peut le voir, mais les personnages sont filmés en pied et c’est plutôt leurs mouvements, leur façon de séduire l’autre en son absence qu’on remarque. (…)


DV Pal
10 min en boucle, couleur, son
Réalisation, caméra et montage : Cendrillon Bélanger
Son : Cendrillon Bélanger
Avec : Karoline Schröder et Markus Daichentd, Lola Zeiser et Pjer Alievski (Aachen) ; Isabelle Nicou et Gilles D. Perez, Cendrillon Bélanger et Philippe Mihailovich (Paris)